Le bâtiment C, fouillé en 2013, est d’un plan comparable au bâtiment D, fouillé en 2012, quoiqu’avec des mesures légèrement plus petites. Il mesure 19,70 m de long pour 12 m de large, soit une superficie au sol qui approche les 240 m2. Il se compose de six gros poteaux porteurs, et deux fois six poteaux plus modestes sur les deux pignons. Les grands cotés comportent, comme sur le bâtiment D, une tranchée de paroi doublée par une série de petits poteaux (cinq ont été mis en évidence au nord et treize au sud). Quatre entrées ont pu être mises en évidence par la présence de poteaux plus importants qui encadrent le passage et par l’absence de tranchée de paroi. Deux entrées se trouvent au centre des deux pignons, les deux autres se trouvent sur la paroi nord, ouverte sur l’esplanade.
Ces quatre entrées sont caractérisées par la présence d’importants poteaux qui devaient retenir les battants des portes. Aucune trace de crapaudine n’a été retrouvée, ce qui laisse ouvertes toutes les possibilités de fonctionnement des portes. La découverte de ferrures dans l’un des trous de poteau de la façade ne permet pas de répondre à la question. Cependant plusieurs des pièces métalliques dégagées sont liées à des placages de serrure. Il faut donc imaginer que les portes pouvaient être fermées à clef.
Pour ce qui est de l’élévation, on peut ici également envisager un toit en chaume. Aucune trace de bardeaux ou de clous de fixation ne permet de proposer en toiture en bardeaux. Pour une toiture en chaume ou roseau, on considère actuellement que la pente doit être supérieure à 45°, pour permettre un bon écoulement des eaux de pluie. Ainsi, en prenant comme base une toiture à 50° qui commence à 1,80 m environ, le faitage du toit se situerait à 11 m à peu près.
La fonction du bâtiment est encore une fois difficile à mettre en évidence. Si on se base sur le parallèle avec l’organisation de la villa romaine, le bâtiment C se trouve dans la partie agricole du site. Il correspond donc plutôt à un bâtiment de stockage, type grange ou hangar, qu’à un bâtiment d’habitation.
Ce plan se retrouve sur au moins deux autres bâtiment sur le site. Le bâtiment D a livré des traces de foyers et de plaques foyères indiquant plutôt une fonction d’habitation ou du moins liée à des activités humaines. Le bâtiment 33 se trouve, lui, au fond de la partie résidentielle, et en plus au fond d’une cour à laquelle on accède par une tour porche. Il n’existe sans doute pas de lien direct entre une architecture et sa fonction première.
Le bâtiment D, fouillé en 2012, est le bâtiment le plus grand du site et un des plus importants connus en Gaule. Il est situé au nord de l’esplanade de Batilly-en-Gâtinais à 140 m de l’enclos principal. Il était bien conservé et a permis donc une étude architecturale approfondie. Le bâtiment mesure 25 m de long, pour une largeur variant entre 12 m à 13 m dans sa partie centrale, soit une superficie de 300m2. Il comporte six gros poteaux porteurs, six poteaux plus modestes sur les deux pignons et vingt-et-un poteaux de faible diamètre au niveau de la paroi. Cette paroi s’appuie par ailleurs sur une tranchée de fondation, qui a été reconnue de manière complète sur les deux grands côtés, au nord et au sud, et sur le petit côté oriental, mais n’a pas été reconnue dans le partie occidentale. L’interruption de cette tranchée sur le côté est, permet de proposer l’emplacement de l’entrée sur les deux pignons. La tranchée étant continue sur les deux grands côtés, aucune entrée n’est envisagée au nord et au sud du bâtiment. La hauteur du bâtiment avoisine les 11 mètres. La toiture était sans doute en chaume. Ce type de toiture nécessite une pente qui dépasse les 45° pour permettre un bon écoulement de l’eau.
Le mobilier archéologique ne permet pas de définir la fonction de ce bâtiment. On peut sans doute exclure une fonction artisanale en l’absence de rejets d’activités métallurgique, céramique ou osseuse. Le nombre important de restes de foyers, foyers fixes ou plaques foyères, suggère une fonction d’habitat plutôt que de parcage d’animaux ou de stockage. Pourtant la taille même du bâtiment, qui avec une surface de 300 m2 est le plus grand retrouvé sur le site à ce jour, suggère que l’on ne se trouve pas en face d’une simple habitation. La position curieuse par rapport au site, sur l’esplanade centrale, vide par ailleurs de toute autre structure, suggère une fonction particulière. Faut-il s’orienter vers un bâtiment public, un lieu de réunion ? On serait tenté de le faire, mais rien ne permet concrètement de proposer cette interprétation.